A la demande de Madame Françoise Hetto-Gaasch, les membres du conseil d’administration de l’ACFL se sont réunis en groupe de travail avec quelques membres du comité national de l’ACFL pour discuter sur plusieurs points prévus au programme gouvernemental du Ministère de l’Egalité des Chances.
Les réflexions des membres de l’ACFL ont porté surtout sur les domaines de la prostitution, de l’avortement et de l’éducation sexuelle, de la sécurité sociale des femmes en relation avec le volet économique du travail des femmes et de leur rémunération, et sur le volet des pensions, des cotisations sociales et de la proposition du splitting.
Nous tenons à mettre au début de nos réflexions les principes que nous soutenons pour chacun des domaines, mais nous admettons que la réalité vécue dans notre société peut différer considérablement de ces principes. Pour le bien-être de toutes les femmes vivant à Luxembourg, nous nous sommes penchées aussi sur des situations ne correspondant pas à nos principes.
Prostitution
La prostitution existe depuis les débuts de notre civilisation et pose question à différents niveaux:
Quelles sont les femmes qui se prostituent et pour quelles raisons? Qui sont leurs clients? Qu’en est-il de la prostitution forcée? Quel rapport entre prostitution et toxicomanie? La prostitution des mineures? L’influence néfaste de l’Internet?
Nous sommes confrontées à une situation complexe et émotive qui avilit et asservit tant de femmes. En tant que membres d’un mouvement catholique de femmes nous ne pouvons y rester indifférentes.
Nous constatons que notre société évolue dans un contexte paradoxal face à la prostitution. D’une part, celle-ci reste marquée par son caractère clandestin, caché et incontrôlable, d’autre part dès qu’elle devient visible, la société demande un contrôle et la répression.
Pour garantir un rapport d’égalité entre hommes et femmes, l’Action Catholique des Femmes du Luxembourg s’engage à promouvoir une société qui refuse l’idée selon laquelle le corps d’un être humain peut être acheté, vendu, utilisé ou exploité sexuellement.
Nous nous rendons compte des défis soulevés par la prostitution. Vaut-il mieux interdire et pénaliser, ou encadrer et contrôler davantage? Pénaliser qui? Encadrer comment?
L’Action Catholique des Femmes du Luxembourg encourage le gouvernement à renforcer les moyens mis en œuvre pour accueillir, informer, conseiller, encadrer, protéger et accompagner les femmes victimes de la prostitution, afin de leur permettre de sortir de ce cercle vicieux qui porte atteinte à leur dignité de femmes et fait d’elles des esclaves modernes.
Avortement
En tant que mouvement catholique l’ACFL défend le caractère sacré de la vie. Voilà pourquoi elle opte résolument pour la vie, depuis ses débuts jusqu’à la fin.
Cela ne l’empêche pas d’être sensible aux situations de détresse dans lesquelles peuvent se trouver des femmes ne souhaitant pas mener à terme une grossesse commencée.
Comme une interruption de grossesse n’est jamais un acte anodin, nous plaidons pour
- la création d’un espace de parole offert, aux femmes concernées leur permettant de voir plus clair en ce qui concerne leurs motifs;
- une information concernant les répercussions physiques et psychiques d’un avortement.
- la mise à disposition de moyens matériels et administratifs au cas où elles se décideraient à poursuivre la grossesse;
- pour un encadrement non seulement tout au long de la grossesse, mais aussi l’offre d’un soutien humain, psychologique et matériel après la naissance.
Éducation sexuelle
L’éducation sexuelle nous semble d’une importance capitale, afin de permettre à l’âge adulte un épanouissement harmonieux au sein du couple.
À nos yeux, elle ne consiste pas seulement dans une transmission de savoir sur les processus biologiques (connaître son corps), mais dans un apprentissage de relations respectueuses, responsables et solidaires entre les sexes. Aussi préférons-nous le terme «éducation à la sexualité», parce qu’il implique davantage la notion de respect de la personne et de responsabilité entre partenaires nécessaire à toute relation.
La famille offre le cadre idéal d’un tel processus. Elle doit cependant être aidée. Aussi encourageons-nous le gouvernement à renfoncer les structures et offres d’une école des parents propres é faciliter l’éducation à la sexualité.
Certaines familles ne pouvant suffire à leur rôle, il convient, par ailleurs; d’adapter le programme scolaire en insistant sur l’importance accrue de l’éducation à la sexualité.
Domaine économique du travail des femmes.
Toute personne a le droit et le devoir de travailler et de gagner ainsi sa vie. Or, dans notre société actuelle beaucoup de travaux restent toujours sans rémunération. Les travaux domestiques, contribuant largement au bien-être d’une famille, comptent certainement parmi les travaux non-rémunérés les plus importants. Actuellement notre société et notre système de sécurité sociale ne permettent guère aux jeunes couples ou familles de s’engager en toute liberté dans cette voie, vu les nombreuses contraintes financières de beaucoup de ménages. Néanmoins l’Action Catholique des Femmes, est d’avis qu’il est important de faire comprendre aux jeunes couples qu’ils ont une responsabilité familiale commune en fondant une famille ou en devenant parents. Nous invitons les instances publiques à favoriser des mesures dans la direction d’une pause familiale (interruption totale ou partielle de l’activité professionelle) pour le bien-être des jeunes enfants, sans que pour autant ce choix entraîne de trop sensibles diminutions du revenu familial. La décision d’une pause familiale doit être prise par les parents d’un commun accord. Les moyens financiers engagés dans la création de crèches, de maisons relais, de garderies ou de foyers de jour pour enfants devront aller de pair avec les moyens financiers concédés aux parents (comme les cotisations sociales payées pendant cette période par les soins de l’Etat) qui veulent suivre le chemin de la pause familiale.
Il nous semble opportun aussi de réfléchir dès à présent sur une autre pause familiale en faveur des personnes n’ayant plus en charge des petits enfants, mais qui seraient prêtes à s’occuper de membres plus âgés de leur famille nécessitant des soins particuliers liés à leur santé ou à leur âge. Même si la plupart des soins sont pris en charge par l’assurance-dépendance, il ne faut pas oublier les familles qui prennent elles-mêmes ces soins en charge et de leur concéder aussi une pause familiale adéquate, comparable à la pause familiale pour enfants en bas âge.
A travail égal salaire égal: ce principe ne tolère aucune exception. Nous félicitons le gouvernement de continuer son travail de sensibilisation et même de contrôle dans ce domaine. La réalité fait apparaître bien souvent pour les femmes des cas cachés de discrimination de rémunération ou de carrière, comme le non-avancement à des postes de responsabilité pour des personnes de sexe féminin ou pour des personnes travaillant à temps partiel pour raisons familiales.
Nous sommes d’avis que les efforts pour arriver à une rémunération équitable doivent prendre en considération davantage les familles où deux partenaires vivent ensemble avec des enfants. Il faudra veiller surtout au bien-être des enfants et encourager les parents à partager leurs responsabilités familiales. Cela devrait se traduire par une participation plus efficace des deux partenaires aux travaux en famille, mais aussi par une flexibilité plus grande des entreprises vis-à-vis de leurs salariés tant féminins que masculins.
Sécurité sociale, pensions, pauvreté et lutte contre l’exclusion sociale
Le risque de l’exclusion sociale est plus grand pour les femmes que pour les hommes, même si bien des femmes réussissent mieux que les hommes à gérer leur vie au bord de la précarité. L’exclusion sociale guette surtout les femmes d’un certain âge, qui, sans avoir exercé une activité professionnelle ou après avoir abandonné celle-ci pour s’occuper de leur famille ou de l’éducation des enfants, ne trouvent plus d’emploi sur le marché du travail. Cette situation peut devenir dramatique en cas de divorce, laissant la femme sans ressources suffisantes et sans possibilité de gagner sa vie et de constituer ses droits à une pension de retraite. L’Action Catholique des Femmes est donc d’avis qu’il est nécessaire de créer à l’avenir pour chaque personne des droits personnels en matière de sécurité sociale. Mais nous pensons aussi qu’il faut instaurer une période de transition pour toutes les femmes qui ont abandonné ou même dû abandonner leur travail autrefois, suite à leur mariage ou à la venue au monde de leur premier enfant. Elles sont dans une situation particulière en cas de divorce ou en cas de veuvage. C’est surtout pour elles que la création de droits personnels en matière de sécurité sociale ne doivent pas engendrer des pensions tellement réduites qu’elles sont exposées à l’exclusion sociale et qu’elles doivent aller quémander les prestations de l’aide sociale.
Le forfait d’éducation dont jouissent à présent bien des mères de famille constitue une reconnaissance et une valorisation du travail éducatif fourni dans le passé. A notre avis, il faudrait réexaminer le forfait d’éducation et l’adapter progressivement à la situation nouvelle: est-ce que le forfait d’éducation doit être fourni aux femmes qui ont largement pu profiter de toutes les facilités de garde de leurs enfants, même si elles ont fourni en même temps un excellent travail d’éducation avec leurs enfants? Ne doit-il pas plutôt être réservé aux femmes qui ont de fait éduqué leurs enfants en bas âge principalement chez eux?
Luxemburg, en decembre 2009
Frauenbewegung gegen Euthanasie – Stellungnahme der „Action Catholique des Femmes du Luxembourg“
Die „Action Catholique des Femmes du Luxembourg“ (ACFL) ist eine Gemeinschaft von Frauen für Frauen jeder Altersgruppe. Die ACFL, die heute 15.000 Mitglieder zählt, versteht sich als eine Gemeinschaft in der Kirche, deren Mitglieder am Dienst der Kirche verantwortlich teilnehmen, und sie versteht sich als eine Gemeinschaft in der Gesellschaft, die in Verantwortung Dienste und Aufgaben für Familie, Berufswelt und Gesellschaft wahrnimmt.
Auf diesem Hintergrund sehen wir mit Sorge auf das Datum vom 19. Februar 2008, an dem das Parlament über eine erste Abstimmung einen Gesetzesvorschlag zur aktiven Euthanasie und der ärztlich begleiteten Selbsttötung mit knapper Stimmenmehrheit annahm. Am selben Tag wurde einstimmig auch ein Gesetz zur Palliativversorgung angenommen.
Sehr viele unserer Mitglieder haben im Laufe ihres Lebens kranke Angehörige gepflegt und sind mit ihnen den Weg bis zu Ende gegangen: mit Ehepartnern, mit Eltern oder Schwiegereltern und mitunter sogar mit eigenen Kindern. Sie wissen, was es heißt, an der Hand eines Menschen sterben zu dürfen, nicht durch die Hand eines Menschen.
Als ACFL warnen wir deshalb ausdrücklich vor einer Euthanasie-Gesetzgebung für Luxemburg, weil sie unserer Ansicht nach eine natürliche Tötungshemmschwelle durchbricht und eine Eigendynamik entwickelt aus der alte, unheilbar kranke und sterbende Menschen nur mehr schwer aussteigen können. Der Druck, ihren Angehörigen und der Gesellschaft nicht zur Last fallen zu wollen, wird für die Betroffenen und ihr familiäres Umfeld unweigerlich wachsen. Ärzten muss die Aufgabe der Lebenserhaltung vorbehalten werden. Ihnen Mitspracherecht über Leben und Tod ihrer Patienten aufzubürden, bringt unweigerlich Konflikte mit sich.
Wir möchten uns der Stellungnahme der Diözesankommission „Fra an der Kierch“ anschließen, die bereits Anfang April davor warnte, die „deutliche Grenze zwischen palliativer Versorgung und der aktiven Tötung auf Verlangen in unserem Land in Frage (zu stellen)“. Nicht das selbstbestimmte Sterben, sondern das selbstbestimmte Leben sollte in den Vordergrund der Debatte rücken.
Wir danken unseren Mitgliedern für das Interesse, das sie bislang an dieser Thematik von großer gesellschaftlicher Tragweite bekundet haben und wir ermuntern sie, dieses auch weiterhin zu tun. Es kommt auf jede Stimme an.Für die „Action Catholique des Femmes du Luxembourg“, der VorstandLuxemburg, im Februar 2008